
De Foum Zguid au désert de Erg Chegaga
Après avoir longé la vallée du Drâa et traversé les paysages rocailleux du sud marocain, notre road trip nous a conduits vers l’un des joyaux les plus sauvages du Sahara : l’Erg Chegaga. Pendant deux jours, nous avons vécu une immersion totale dans le désert, loin de tout, hébergés dans le bivouac Nomademoi, niché au pied de la plus grande dune de Chegaga, culminant à 300 mètres. Une expérience hors du temps, riche en émotions et en simplicité.
Une traversée inoubliable jusqu’à l’Erg Chegaga
A Foum Zguid, un 4×4 nous attendait pour nous emmener sur la piste saharienne menant à Chegaga. Elle passe à côté de l’ancienne piste du Paris-Dakar. Pendant plusieurs heures, nous avons roulé à travers des paysages de plus en plus dépouillés : lac asséché d’Iriki, plaines caillouteuses, sable ocre et silence total. On scrutait l’horizon à la recherche d’animaux sauvages mais n’avons pu voir que des dromadaires des nomades.




Le lac Iriki était asséché quand nous sommes passés mais quelques mois auparavant, il y a eu plus de 40 cm d’eau, du jamais vu en 60 ans. Il a beaucoup plu et les puits sont donc remplis: une aubaine pour les nomades et leurs animaux.
Puis les premières dunes sont apparues, nous avons donc compris que nous arrivions dans un monde un peu différent. Les dunes de l’Erg Chegaga, bien plus vastes et sauvages que celles de Merzouga, s’étendent à perte de vue. Le bivouac Nomademoi, avec ses tentes berbères confortables et son ambiance intimiste, nous attendait au pied de la plus haute dune de l’erg. Nous avions choisi une tente de catégorie supérieure et avions donc douche et toilettes dans la chambre: le grand luxe! 50 mètres à peine séparent ces 4 tentes premium du bivouac principal. Les tentes principales possèdent des douches et toilettes communes.




Vivre le désert : silence, sable et étoiles
Pendant deux jours, nous avons déconnecté du monde moderne. Peu de réseau, pas d’écran, pas de prise électrique dans les tentes mais de quoi charger dans le restaurant, ne vous inquiétez pas! Juste le vent dans les dunes, les chants autour du feu, et la lumière douce du désert. Chaque repas préparé sous la tente commune était un régal, simple mais savoureux, à base de légumes locaux et tajines mijotés.
Après notre première nuit dans le désert, nous sommes allés jusqu’au camp d’une famille de nomades. A vrai dire, ils sont installés au même endroit depuis plusieurs années car il y a un puit non loin: ils n’ont donc pas besoin de bouger pour trouver de l’eau et resteront là tant que ce sera le cas. Ils nous ont offert un thé et surtout goûter des dattes que nous devions tremper dans un fromage de chèvre qu’ils avaient eux mêmes préparer. Je dois dire que que le mélange était étrange mais délicieux.


Le soir, nous sommes allés à dos de dromadaires jusqu’au pied de la plus haute dune du désert et avons gravi les 300 mètres au coucher du soleil : un effort mémorable, mais une belle récompense à la clé: une vue à 360° sur l’erg, des ondulations infinies de sable doré, et un silence total. Le soleil couchant a peint le désert de nuances roses et cuivrées pendant que nous savourions cet instant. Un petit moment d’humour quand même: quand nous sommes des dromadaires, j’ai demandé au chamelier de quel côté nous devions commencer à grimper: la réponse fut surprenante et j’ai éclaté de rire: ” Madame, vous, vous allez juste en face”. Moi: ” mais c’est juste une petite dune ( honnêtement c’était plutôt un château de sable), je vous parle de la grande dune, celle pour laquelle nous sommes venus” . ” heu madame répond-il en français approximatif: cette petite dune est suffisante pour les vieilles et petites dames”; J’ai été tellement surprise par sa réponse que j’ai éclaté de rire et couru au plus vite en haut de la plus grande dune du Maroc pour être sûre de savourer le coucher de soleil.






Les nuits dans le désert sont un spectacle en soi. Allongés sur des tapis à l’extérieur de la tente, nous avons observé un ciel étoilé très pur. Le personnel du bivouac, discret et attentionné, nous a fait sentir comme chez nous tout en partageant un bout de leur culture nomade.
Nous avons été totalement conquis par cette vie minimaliste: balade en dromadaire, tam-tam autour du feu, jeux dans le sable au lever du soleil… Nous sommes repartis avec des souvenirs plein la tête.
Retour à Foum Zguid et cap sur Tafraoute
Le dernier matin, nous avons quitté le bivouac à l’aube. La traversée du désert au lever du soleil fut silencieuse et poignante. En retrouvant Foum Zguid, notre voiture et la route goudronnée, une partie de nous serait bien restée encore.
Mais l’aventure continuait. Après une courte pause, nous avons pris la direction de Tafraoute, nichée dans l’Anti-Atlas. Entre palmeraies, formations granitiques et villages berbères, cette nouvelle étape promettait d’autres merveilles.
👉 Dans la dernière partie de notre road trip, je vous emmène à la découverte de Tafraoute, ses paysages lunaires, ses rochers peints et ses villages en pisé accrochés à flanc de montagne. Une autre facette du Maroc, pleine de poésie et d’authenticité.