De l’Anti-Atlas à Agadir, via Tafraoute et les Gorges d’Aït Mansour
Notre aventure familiale dans le sud marocain touchait doucement à sa fin, mais j’attendais beaucoup de cette dernière étape. j’appréhendais un peu les routes mais finalement tout est bien déroulé. Nous avions finalement bien choisi de rentrer de ce vote du désert car même si le temps était superbe, le matin de notre départ, il a vite changé et une forte tempête de grêle a eu lieu vers Zagora. Elle a détruit des hectares de plantations de pastèques. Si nous avions pris l’autre itinéraire, ce qui était notre choix du début, nous n’aurions pas pu passer. Comme quoi, le temps peut vite changer et les routes, qui sont plutôt bonnes, deviennent vite impraticables en cas de mauvais temps. Après l’immersion dans les superbes dunes de Chegaga, nous avons donc traversé l’Anti-Atlas jusqu’à Tafraoute, haut lieu du granit rose, avant de regagner Agadir en passant par les gorges d’Aït Mansour, la kasbah Tigouzane et Aït Baha. Cette dernière étape fut riche en contrastes, plus sauvage que notre début de voyage: nous avons croisé peu de voitures sur la route et j’avoue que c’était bien agréable. Nous étions ravie d’avoir choisi cet itinéraire.
L’anti-Atlas: Route sauvage de Foum Zguid à Tafraoute
Après notre retour matinal du désert à Foum Zguid, nous avons repris notre voiture pour une longue mais splendide traversée vers Tafraoute, en passant par Tata et Igherm. La route serpente entre plateaux désertiques, gorges abruptes, et villages berbères en pisé. Nous avons fait un arrêt au marché de Tata pour acheter de quoi nous préparer un pique nique. La ville en elle même a peu d’intérêt, mais on y a trouvé une vie locale importante et peu de touristes.
Le contraste entre l’aridité des premiers kilomètres et les montagnes roses de Tafraoute est saisissant. L’arrivée au village, niché au milieu d’un chaos de roches granitiques, marque un tournant dans le paysage : plus poétique, plus minéral, une très belle surprise.
Les Roches Peintes de Tafraoute : un coucher de soleil inoubliable
En fin de journée, nous sommes allés admirer les Roches Peintes, œuvre monumentale de l’artiste belge Jean Vérame. Dans les années 1980, il a transformé ces blocs de granit naturels en une galerie à ciel ouvert, peinte en bleu, rose et blanc. On aime ou on aime pas. Mais on a trouvé le coin très beau.
Le coucher de soleil sur ce paysage lunaire fut féerique. Les couleurs se teintaient d’orangé, les ombres dessinaient des formes étranges sur les rochers, et l’atmosphère était presque surnaturelle. Notre fils s’est amusé à grimper sur les blocs pendant que nous capturions cette lumière si particulière.
En fin de soirée, nous avons regagné notre hôtel: L’arganier. Un petit hôtel charmant avec une piscine agréable après la longue route que nous avions parcourue depuis Foum Zguid. Nous avions choisi délibérément un hôtel hors du centre ville et je pense que nous avons bien fait car le calme nous a permis de passer une nuit sereine. De plus, le tajine du soir était délicieux.
Gorges d’Aït Mansour : une oasis cachée
Le lendemain matin, nous avons pris une petite route spectaculaire pour rejoindre les Gorges d’Aït Mansour, à une trentaine de kilomètres de Tafraoute. Ce canyon verdoyant est une véritable surprise au cœur d’un décor aride : une vallée bordée de falaises hautes, avec en son cœur une palmeraie luxuriante.
Nous avons fait une balade au milieu des palmiers, longé les petits canaux d’irrigation. Le contraste entre les parois rocheuses rouges et la fraîcheur de l’oasis donne à ce lieu un charme unique.
Sur la route d’Agadir : halte à la Kasbah Tigouzane
En quittant Aït Mansour pour rejoindre Agadir, nous avons fait une halte imprévue mais très belle à la Kasbah Tigouzane. Perchée sur une hauteur, cette ancienne forteresse domine un paysage escarpé typique de l’Anti-Atlas. Cette Kasbah est très bien restaurée. Il y a quelques chambres et un restaurant mais nous avons seulement payer quelques dirham pour la visite et pris un jus d’orange sur les hauteurs.
Peu visitée, elle conserve une ambiance authentique et préservée. Nous avons exploré ses murs en pisé, grimpé sur ses hauteurs pour profiter de la vue panoramique, et imaginé la vie qui s’y déroulait autrefois. C’est un de ces trésors cachés que seuls les voyageurs curieux découvrent par hasard… mais qui vaut vraiment le coup d’un arrêt.
Retour à Agadir via Aït Baha : clap de fin sur un voyage inoubliable
La dernière portion de route, via Aït Baha, nous a ramenés progressivement à la civilisation. En descendant vers la côte, les montagnes laissaient place à des collines, puis aux premiers champs cultivés. Nous avons atteint Agadir en fin d’après-midi, un peu fatigués mais de belles images plein la tête. J’ai été ravie d’apercevoir des chèvres dans les arganiers: je les cherchais depuis le début de notre voyage car c’est un souvenir d’enfance qui m’avait marqué lors d’un voyage dans la région avec mes parents. Mais en général, on voit ces chèvres plutôt du côté de Essaouira: nous avons la chance d’en croiser. Agadir ne restera pas gravé dans mes souvenirs, mais c’était simplement une étape. La ville a été détruite par un tremblement de terre en 1960, elle n’a donc plus d’âme. Les touristes y viennent pour la plage, le soleil et le golf. Il vaut mieux passer du temps du côté de Essaouira, beaucoup plus charmante.
Après cette dernière nuit au bord de l’océan, dans l’hôtel Timoulay, nous avons pris notre vol de retour tôt le matin, avec des souvenirs plein la tête, du sable dans les chaussures, et l’envie déjà de revenir.
Un dernier mot : le Maroc côté Sud, une expérience à vivre
Ce road trip familial dans le sud marocain vaut vraiment le coup: nous avons pu découvrir un Maroc profond, chaleureux et spectaculaire. Des kasbahs d’Aït Ben Haddou aux dunes de Chegaga, de la vallée des roses aux rochers de Tafraoute, nous en avons pris plein les yeux et avons vécu une belle aventure humaine et sensorielle: alors n’hésitez pas! Vous passerez un moment inoubliable.
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