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Road trip en famille dans le Sud Marocain

D’Agadir aux Gorges du Dades

Notre road trip dans le sud marocain a été une excellente surprise: c’est une merveilleuse terre de contrastes, entre kasbahs anciennes, palmeraies verdoyantes, régions désertiques et canyons spectaculaires. Nous avons parcouru plus de 1800 km, plutôt facilement. Mais nous avons eu de la chance au niveau du temps car je pense que les routes auraient été plus difficiles en cas de pluie. En effet, nous avons traversé de nombreux oueds (rivières) et en cas de forte pluie, nous n’aurions pas pu passer les radiers. Les deux premiers jours, nous avons parcouru la magnifique route reliant Agadir jusqu’aux impressionnantes Gorges du Dadès, en passant par Aït Ben Haddou, Ouarzazate, Skoura et la Vallée des Roses. Puis nous avons pris la route du désert de Erg Chegaga en passant par la vallée du draa. Enfin, nous avons choisi de terminer notre périple dans l’anti-Atlas en prenant la route pour Tafraoute, via tata. Un voyage ponctué de découvertes, d’émotions (voire de petites frayeurs) et de paysages à couper le souffle, partagé avec mon mari et notre petit dernier (de 15 ans quand même)!


De Agadir à Aït Ben Haddou : premiers pas dans l’anti-Atlas

Nous sommes arrives relativement tôt à l’aéroport et avons donc quitté Agadir dans la matinée. Nous avons pris la route vers l’est, en longeant les montagnes de l’Anti-Atlas. Ce tronçon de route offre une belle introduction à l’aridité majestueuse du sud marocain. À mesure que nous avancions, les villages se faisaient plus rares et les paysages plus minéraux.

Nous avons atteint Aït Ben Haddou en fin d’après-midi, juste à temps pour profiter d’une belle lumière dorée sur cette célèbre kasbah classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce ksar de terre ocre, dont les bâtisses sont construites en pisé comme la plupart des kasbahs dans cette région, semble comme suspendu entre ciel et désert. Nous nous sommes promenés dans ses ruelles étroites, nous avons croisé de nombreux chats somnolents et aperçu les décors utilisés pour des films cultes comme Gladiator ou Game of Thrones. Nous avons passé la nuit dans un petit hôtel sans prétention dans le nouveau village, face au ksar. Notre fils a pu jouer au foot en face de l’hôtel avec des petits marocains, il était aux anges. Petit couac de notre première journée: la chambre n’avait pas de fenêtre mais surtout nous avons eu une coupure d’eau pour la nuit: donc pas de douche et WC inutilisables. Heureusement, le repas était délicieux et le personnel adorable. J’avais pris un tajine de poulet au citron confit et mes deux hommes, un tajine de kefta aux oeufs. Au dessert, une salade de fruits frais. Il vaut mieux réserver les repas à l’avance (avant 17H00 car dès la commande passée, j’ai vu la femme du réceptionniste se précipiter pour aller acheter des fruits et de la viande!).


La Vallée des Roses : un parfum d’évasion

Le lendemain, nous prenons la route pour les gorges du Dades, en passant par la célèbre Vallée des Roses. Deuxième couac du voyage: nous avons un pneu dégonflé ou crevé… On arrive à rouler jusqu’à Ouarzazate et surtout à trouver, un dimanche, un réparateur de pneus. Nous avions une vis dans le pneu: en moins de 20 minutes et pour seulement 20 dirham (2 euros) et un beau sourire, la réparation était faite. J’appréhendais les 1500 km qu’il nous restait à parcourir mais la mèche a tenu le coup sur toutes les routes, souvent pleines de cailloux. Ouf!

La vallée des roses est bien connue pour sa culture de la rose de Damas. Nous étions en pleine saison de floraison, mais ne vous attendez pas à voir des roses à perte de vue: elles sont souvent cultivées dans de petits jardins, non visibles depuis la route. Nous avons surtout croisé de nombreux vendeurs de couronnes de roses. Mais les paysages vallonnés et verdoyants contrastent joliment avec la rudesse des montagnes environnantes.

Nous avons fait une halte dans le village de Kelaa M’Gouna, à l’entrée de la vallée, pour découvrir les produits locaux à base de rose : huiles essentielles, savons, crèmes… Un vrai plaisir pour les sens ! Puis nous avons continué sur la superbe route jusqu’à Bou Tharar, où nous avons fait demi-tour après nous être arrêtés pour pique-niquer au bord de l’eau. Il y a une piste qui permet de rejoindre les gorges du Dades, mais n’ayant pas de 4*4 et surtout un pneu en petite forme, nous n’avons pas osé tenter l’aventure.


Randonnée épique dans les Gorges du Dadès: “Les Doigts de Singe”

Nous sommes arrivés à Boulmane Dades vers 15H30 et avons décidé d’aller nous balader dans le Canyon des “doigts de Singe”, nommé ainsi en raison des formations rocheuses spectaculaires évoquant des empreintes géantes. Nous étions passés devant en nous rendant à notre hôtel et le site paraissait magnifique. Et surtout nous avions besoin de nous dégourdir les jambes et pensions juste marcher un peu le long de la rivière en contemplant les magnifiques paysages car il était déjà tard.

J’étais tombée sur le blog dune jeune femme belge, Emma (ici) qui parlait de cette randonnée et de son aventure malencontreuse mais je n’avais pas pris le temps de lire son article jusqu’au bout. Bien mal m’en a pris. Cette marche, parfois sportive, nous a plongés dans un superbe décor: les couleurs des roches, du rose au rouge vif, changeaient au gré de la lumière. Nous avons pu trouver un pont pour traverser la rivière et rentrer dans le canyon et avons donc continué à marcher. Notre fils, amateur de sensations fortes, a adoré grimper sur les parois et explorer le canyon. Puis sont venues les premières difficultés: nous avons dû ramper sur plusieurs mètres sous la roche pour pouvoir passer de l’autre côté, escalader une paroi et franchir l’eau et ses galets. Pas très compliqué mais avec un sac à main et un appareil photo, c’était moins marrant. Plus nous avancions, plus cela devenait difficile. Jusqu’à ce que le canyon devienne de plus en plus étroit au point que mon fils lui même n’arrivait plus à passer (il y avait peut-être 25 centimètres entre les deux parois). Nous étions peu équipés et surtout un peu perdus. Il était déjà 18:30 et la seule solution était de refaire le chemin en sens inverse mais j’avoue que j’appréhendais les descentes. Nous avons donc fait demi-tour et heureusement, tout de suite après, nous avons croisé un guide local avec un groupe de jeunes polonais. Le guide Mohamed a été adorable et nous a proposé de le suivre en nous disant que la sortie est juste là. Je lui ai dit que ce n’était pas possible, qu’il n’y avait pas d’autres chemin, mais il avait l’air sûr de lui. On marche donc à peine 50 mètres et il nous dit que qu’on récupère le chemin ici. Heu, où ?? il n’y a pas de route, juste le canyon, les parois et un arbre. Et bien oui, il y avait un arbre: il fallait l’escalader et utiliser ses branches pour passer 4 mètres plus haut sur la paroi et rejoindre le plateau!! Il fallait le savoir et surtout oser! Bref, la boucle est infaisable sans un guide, on le saura dorénavant. Mohamed a été adorable et nous a raccompagnés et racontés des anecdotes fascinantes sur la géologie, les plantes locales et la vie dans ses montagnes. Mais il a quand même omis de nous partager la dernière difficulté du retour. Je lui demandais pourquoi nous ne reprenions pas le pont que nous avions franchi au début. Il me disait que c’était trop long pour retourner au parking et qu’il y avait une autre manière de franchir l’oued. Je lui faisais totalement confiance…Mais arrivés devant le pont de fortune, composé de deux troncs d’arbre en travers de la rivière dont le courant était assez fort, nous sommes devenus livides!! Pas tant pour nous, au pire on tombait et on se trempait, si tant est qu’on ne se blesse pas sur des galets. Mais surtout pour nos sacs, téléphones et appareils photos! Bon ben on est passé, on ne s’est pas encore comment, mais certainement grâce au sens de l’équilibre de Mohamed.

Nous avons pu rentrer entiers à notre hôtel, avec de superbes souvenirs de notre aventure, qu’on ne regrette pas du tout finalement (ben oui, tout s’est bien fini, donc ne restent que les souvenirs des bons moments). Notre hôtel, le Riad Bleu Africa était propre, les lits confortables, la vue magnifique. Je crois que c’est un hôtel recommandé pour les motards car ils étaient en nombre dans ce Riad. Le diner était copieux et délicieux! Nous avons pu savourer une salade marocaine, un tajine de poulet aux légumes et une salade de fruits: local, simple, diététique et sans gluten. Au petit déjeuner, une omelette berbère et du pain marocain et des crêpes marocaines, qui ont ravis mes hommes mais que je n’ai pas goûtés.


Un début de voyage riche en émotions

Ces deux premiers jours de notre road trip dans le sud marocain nous ont offert une immersion progressive et intense dans des paysages d’exception. Entre culture, nature et aventure, cette étape fut un véritable concentré de Maroc authentique.

👉 Dans la prochaine partie, je vous raconterai notre traversée de la vallée du Drâa, étape avant le désert: Road trip sud marocain, partie 2.

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